Éditorial

Chers collègues,

Ce numéro de LA REVUE Immunité & Cancer fait un point complet sur l’actualité de l’immunothérapie par inhibiteurs de points de contrôle immunitaire (ICI) dans les tumeurs digestives à microsatellites instables (MSI), où les ICI ont révolutionné le traitement des tumeurs localisées et métastatiques. Les meilleures approches thérapeutiques qui permettront d’établir des recommandations définitives y sont discutées (cf. Mise au point ; Maxime Rémond, Thomas Aparicio).

Encourageant, le cas clinique cite un cas de carcinome endométrial métastatique, réfractaire à la chimiothérapie et ayant une réponse exceptionnelle au pembrolizumab (Philippe Chabert, Olfa Derbel).

Le dossier thématique qui porte sur la pharmacocinétique et la pharmacodynamique des ICI aborde un point sensible : celui de la dose à utiliser, des stratégies de désescalade et d’espacement des doses, avec l’objectif de maintenir l’efficacité tout en réduisant les toxicités et les coûts. Il cite des essais prospectifs confirmant la faisabilité de schémas allégés (Manon Launay, Alicja Puszkiel, Yann-Alexandre Vano, Benoit Blanchet).

Aussi, l’immunothérapie des tumeurs solides semble avoir atteint un état de maturité permettant de penser non seulement à la diminution des doses mais aussi aux nouvelles voies d’administration. Lors du congrès international sur l’immunothérapie des cancers (Cancer Immunotherapy Conference, CICON2025) qui s’est tenu à Utrecht au mois de septembre, Juan C. Osorio, oncologiste médical dans l’équipe de J. Ravetch au Memorial Sloan Kettering Cancer Center à New York, a présenté un essai de phase I aux résultats encourageants, utilisant par voie intratumorale un anticorps agoniste de CD40 dont l’affinité de liaison de la partie Fc aux récepteurs de Fc des cellules dendritiques a été augmentée. De manière intéressante, cet anticorps déclenche la formation de structures lymphoïdes tertiaires (TLS) dans les tumeurs, signes encourageants d’une activation immunitaire locale, fournissant ainsi une hypothèse biologique aux réponses complètes et partielles observées.

Enfin, l’oeil de l’interne se penche sur une maladie rare liée à l’EBV où le traitement des formes de bas grade est plutôt basé sur l’immunomodulation avec l’utilisation d’interféron-α tandis que le traitement des formes de haut grade est basé sur l’immunochimiothérapie (Marine Blal, Juliette Henry, Lydiane Mordier, Kamal Bouabdallah, François-Xavier Gros). Quant à l’article bref, il traite de l’impact de la réponse au holding/bridge dans les lymphomes B diffus à grandes cellules traités par axi-cel en deuxième ligne (Antoine Capes, Estelle Bourbon).

Un très grand merci à tous les auteurs pour ce beau numéro.

Pr Catherine SAUTÈS-FRIDMAN
Rédactrice en chef de LA REVUE Immunité & Cancer

Rev Immun Cancer 2025 ; 9 (3) : 123.