Toxicité rénale des inhibiteurs des points de contrôle immunitaire : à propos d’un cas de cancer bronchique non à petites cellules sous nivolumab
Les inhibiteurs des points de contrôle immunitaire (ICI), en particulier les anti-PD-1/PD-L1, ont considérablement amélioré le pronostic des patients atteints de cancers, dont les cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC). Du fait de leur mécanisme d’ action, ils exposent à des toxicités spécifiques, immune médiées. Environ 10 % de ces toxicités, toutes confondues, sont de grade 3 ou 4. Les toxicités les plus fréquemment décrites sont : les éruptions cutanées, les dysthyroïdies, les hépatites, les colites et les pneumopathies. D’autres sont plus rares, comme les atteintes rénales. Nous décrivons ici un tableau d’insuffisance rénale aiguë sous ICI. Il s’agit d’une patiente de 74 ans traitée par nivolumab en 2e ligne de traitement pour un adénocarcinome bronchique localement avancé, non irradiable, après une première ligne de chimiothérapie à base de sels de platine et de pemetrexed. À trois mois du début du nivolumab, la fonction rénale s’est rapidement dégradée en quelques jours. L’ionogramme urinaire montrait une protéinurie modérée, tubulaire. Le bilan auto-immun et la recherche de schizocyte étaient négatifs. La ponction biopsie rénale a mis en évidence une néphrite tubulo-interstitielle avec infiltration inflammatoire mononuclée avec éosinophiles et lésions tubulaires compatible avec une origine immune. L’évolution a été progressivement favorable sous corticoïdes, sans retour à la fonction rénale initiale. Cependant, une ré-aggravation de la fonction rénale à la décroissance des corticoïdes a nécessité la reprise de fortes doses. À six mois de l ‘arrêt du nivolumab, la réponse tumorale partielle obtenue était maintenue.