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L’oncologie mécanique, nouvelle fenêtre thérapeutique ?

Les aspects mécaniques de la progression tumorale suscitent un intérêt grandissant dans plusieurs axes de recherches. La croissance d’une tumeur primaire s’accompagne d’une rigidification à l’échelle des tissus cancéreux. Les cellules tumorales pourraient, quant à elles, tirer profit de profils mécaniques très différents, allant de très déformable à très rigide, en fonction du contexte et de l’étape de la progression tumorale dans laquelle elles se trouvent. Bien que cette adaptabilité mécanique renforce leur potentiel métastatique, la contourner pourrait permettre d’enrayer cette cascade. Dans ce contexte, le développement de l’immunothérapie anticancéreuse a permis d’obtenir des réponses thérapeutiques spécifiques et durables, surmontant les limites des traitements anticancéreux traditionnels. Cependant, un certain nombre de patients ne répondent pas à ces thérapies. Des données récentes suggèrent que cette absence de réponse peut être, en partie, liée aux profils mécaniques des cellules cancéreuses. Les propriétés biophysiques des cellules cancéreuses pourraient influencer les niveaux de la réponse immunitaire antitumorale ainsi que l’immunosurveillance. Nous discutons ici de l’émergence de l’oncologie mécanique et de sa mise en pratique au niveau thérapeutique via la prise en compte de ce lien étroit entre les propriétés mécaniques des cellules tumorales et leur capacité à échapper à la surveillance immunitaire.