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Radiothérapie et immunothérapie : nouvelle ligne contre le cancer ?

Les rayonnements ionisants exercent un effet anti-tumoral direct via les lésions induites au niveau de l’ADN cellulaire mais également indirect via l’action sur le système immunitaire. Ainsi, la radiothérapie est capable d’augmenter l’immunogénicité et l’antigénicité des cellules tumorales à travers différents mécanismes, aboutissant à l’amplification de la réponse immunitaire anti-tumorale spécifique. Néanmoins, la radiothérapie peut également avoir des effets immunosuppresseurs. L’efficacité de la réponse immunitaire anti-tumorale radio-induite dépend donc de la balance entre les effets immunostimulateurs et immunosuppresseurs, qui souvent ne suffit pas à maintenir une réponse systémique optimale. Ces données plaident en faveur de la combinaison des traitements pour surmonter les mécanismes immunosuppresseurs. Différentes modalités de combinaison de la radiothérapie à l’immunothérapie ont prouvé leur efficacité dans des modèles animaux et cliniques, en particulier les inhibiteurs des immune checkpoints qui sont en train de révolutionner la prise en charge des patients atteints d’un cancer. Toutefois, de nombreuses variables doivent être prises en compte pour aboutir à une combinaison optimale, notamment le fractionnement, la séquence de traitement et la prise en charge des toxicités.

Effet du fractionnement de la radiothérapie sur l’activation de la réponse immunitaire anti tumorale et sur l’efficacité de l’association avec un anti-PD1

La bourse Hervé Fridman m’accompagnera dans la réalisation d’un master 2 de recherche dans le domaine de l’interaction entre immunité et cancer.
Contexte : Des traitements cytotoxiques comme la chimiothérapie et la radiothérapie pourraient, en induisant la mort cellulaire, promouvoir la réponse immunitaire et favoriser l’effet des anticorps ciblant les checkpoints inhibiteurs. Il semblerait qu’une forte dose par fraction (> 10 Gy environ) soit plus efficace sur la mort immunogène radio-induite, bien que cela reste controversé. Aucune étude n’a été réalisée en évaluant plusieurs fractionnements avec une dose biologique totale équivalente.

Hypothèse : Un effet synergique entre une radiothérapie optimisant la réponse immunitaire et une immunothérapie pourrait améliorer de manière significative le contrôle tumoral local et à distance.

Méthodologie : Des cellules tumorales coliques seront injectées à des souris immunocompétentes et immunodéficientes. Il y aura 5 groupes de traitement (témoin, 1 fraction de 16,4 Gy, 2 fractions de 10,5 Gy, 3 fractions de 8 Gy et 18 fractions de 2 Gy). L’équivalence de dose biologique (BED) est de 43 Gy. Nous suivrons la croissance tumorale et l’activation de la réponse immunitaire. Le schéma le plus immunogène sera associé à une immunothérapie (anti-PD1).