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Défis liés à l’utilisation de l’immunothérapie dans des populations particulières : patients à l’état général altéré, patients âgés et personnes vivant avec le VIH

L’efficacité des inhibiteurs de points de contrôle immunitaire (ICI) a été démontrée dans de nombreux essais randomisés avec un bénéfice significatif en survie globale dans un grand nombre de cancers. Quoi qu’il en soit, la plupart de ces essais ont exclu les populations dites particulières, notamment les patients avec un état général altéré (performance status (PS) ≥ 2) ou porteurs d’une infection virale chronique comme le VIH. Malgré l’absence de limite d’âge, la proportion de patients âgés voire très âgés dans ces essais était restreinte. Cette mise au point a pour objectif de présenter les données disponibles concernant l’immunothérapie dans ces populations. Il apparaît qu’une partie de ces patients est capable de développer une réponse immunitaire antitumorale efficace après administration d’un anti-PD-1 ou PD-L1 avec un impact majeur sur la survie et la qualité de vie et ce, malgré un âge avancé, un PS ≥ 2 ou une sérologie HIV positive. Il ne semble pas y avoir de signal de surtoxicité de l’immunothérapie dans ces populations. L’enjeu majeur consiste à identifier des marqueurs fi ables capables de prédire qui va tirer bénéfice de l’immunothérapie. Des études dédiées à ces populations particulières sont absolument nécessaires pour tirer des conclusions définitives. Plusieurs essais thérapeutiques sur ces thématiques sont en cours de recrutement. Nous disposerons des premiers résultats dans quelques mois.

Les Immunothérapies ont-elles un impact chez les sujets âgés et les patients au Performans Status altéré ?

Le cancer est une pathologie touchant majoritairement la population âgée de plus de 65 ans. Cette population souffre d’un phénomène appelé immunosénescence caractérisée par une inflammation chronique basale (appelée « inflammaging »), une diminution des capacités de présentation antigénique par les cellules dendritiques, un épuisement des lymphocytes T ainsi qu’une augmentation des populations immunorégulatrices, les lymphocytes T régulateurs (LTreg) et les cellules myéloïdes suppressives (Myeloïd-Derived Suppressor Cells, MDSC). Ces dernières années ont vu l’émergence de nouvelles thérapies anti-cancéreuses ciblant le système immunitaire, en particulier les inhibiteurs de points de contrôle immunitaire (ICI). Aujourd’hui, les ICI ont des AMM dans les mélanomes, les cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC), les cancers du rein, les carcinomes épidermoïdes de la tête et du cou, les lymphomes de Hodgkin, les tumeurs à cellules de Merkel et d’autres sont à venir. Ces AMM ne sont pas restreintes sur l’âge, certaines le sont sur le Performans Status (PS). Nous ne disposons pas actuellement de résultats d’essais prospectifs dédiés aux sujets âgés ou aux patients avec PS altéré, bien que ces deux populations particulières représentent une forte proportion des cancers. Les données du sous-groupe « sujets âgés » de plusieurs essais de phase III sont ici analysées. L’efficacité et la tolérance semblent comparables aux « sujets jeunes ». Les patients au PS altéré n’ont pas été inclus dans ces études. Les données sont très préliminaires. Néanmoins, de véritables syndromes de Lazare ont été décrits sous ICI chez des patients très altérés présentant un CBNPC avec forte expression de PDL1.

Cancer de la vessie métastatique à l’ère de l’immuno-oncologie

Le cancer de la vessie touche préférentiellement les patients âgés et nécessite une prise en charge pluridisciplinaire entre urologues, oncologues et radiothérapeutes pour les stades avancés. L’objectif de cette prise en charge dépend de certains facteurs, notamment du stade pathologique, et de l’état du patient. Le cas clinique présenté est celui d’un patient présentant une tumeur de la vessie infiltrant le muscle (TVIM), devenue métastatique. L’immunothérapie est déjà une réalité pour ces patients dans le cadre de protocoles et s’imposera comme une option concrète pour leur prise en charge très prochainement, mais sa place précise reste encore à établir dans la stratégie thérapeutique. Pour l’instant, de nombreux essais sont en cours et des résultats prometteurs sont attendus.

Session florilège JSIC « Oncologie médicale »

Le cancer de la vessie touche préférentiellement les patients âgés et nécessite une prise en charge pluridisciplinaire entre urologues, oncologues et radiothérapeutes pour les stades avancés. L’objectif de cette prise en charge dépend de certains facteurs, notamment du stade pathologique, et de l’état du patient. Le cas clinique présenté est celui d’un patient présentant une tumeur de la vessie infiltrant le muscle (TVIM), devenue métastatique. L’immunothérapie est déjà une réalité pour ces patients dans le cadre de protocoles et s’imposera comme une option concrète pour leur prise en charge très prochainement, mais sa place précise reste encore à établir dans la stratégie thérapeutique. Pour l’instant, de nombreux essais sont en cours et des résultats prometteurs sont attendus.