Quelle place pour l’immunothérapie en néoadjuvant : mélanome, cancer du poumon et perspectives ?
L’immunothérapie est à présent bien établie comme standard de traitement de première ligne de plusieurs cancers métastatiques (cancers bronchiques, mélanomes, carcinomes rénaux à cellules claires, cancer du sein triple négatif…). Aujourd’hui, les stratégies thérapeutiques d’immunothérapie avancent dans les lignes de traitement, avec des études ciblant des patients à des stades plus précoces de la maladie. Les traitements néoadjuvants d’immunothérapie des mélanomes de stade III n’ont plus seulement à visée de réduire la masse tumorale avant la chirurgie mais ont pour objectif principal d’impacter la survie des patients à long terme. Le mode d’action particulier des immunothérapies permet la mise en place d’une réponse immunitaire spécifique antitumorale qui s’avérerait très efficace lorsque la tumeur et/ou le ganglion drainant sont encore en place. Les stratégies d’immunothérapie néoadjuvante semblent très prometteuses pour améliorer la prise en charge des patients atteints de cancer du poumon aux stades précoces et pourraient impacter significativement la survie de ces patients. Plusieurs essais cliniques sont en cours, notamment pour déterminer la combinaison la plus adaptée (avec ou sans chimiothérapie) et s’assurer de l’innocuité de ces stratégies, afin surtout de ne pas risquer de manquer la chirurgie, seul geste curatif à ce jour. Des données récentes invoquent également l’idée que les stratégies néoadjuvantes pourraient bénéficier à des patients atteints de cancers rares ou incurables comme le carcinome de Merkel ou le glioblastome en rechute. La recherche translationnelle devrait permettre dans un futur proche de guider les cliniciens pour identifier les patients susceptibles de bénéficier de cette stratégie néoadjuvante (biomarqueurs systémiques ou histologiques pronostiques), de définir les modalités de traitement, sur un rationnel construit sur les mécanismes biologiques et immunologiques de l’évolution tumorale.