Archives

Editorial

Catherine SAUTÈS-FRIDMAN

Chers collègues,
J’ai le plaisir de vous présenter un numéro exceptionnel de par la richesse de l’information qu’il contient. Les données récentes sur la place de l’immunothérapie dans la stratégie thérapeutique des cancers présentées lors des 9es Journées Scientifiques Immunité et Cancer (JSIC 2025) sont colligées dans la Mise au point …

Rev Immun Cancer 2025 ; 9 (1) : 3.
Lire la suite

Chers collègues,
J’ai le plaisir de vous présenter un numéro exceptionnel de par la richesse de l’information qu’il contient. Les données récentes sur la place de l’immunothérapie dans la stratégie thérapeutique des cancers présentées lors des 9es Journées Scientifiques Immunité et Cancer (JSIC 2025) sont colligées dans la Mise au point (Nicolas Boissel, Antoine F Carpentier, Brigitte Dreno, Jérôme Fayette, Laurent Greillier, Marine Gross-Goupil, Roch Houot, Alexandra Leary, Philippe Moreau, Jean-Yves Pierga, Julien Taieb), très utile pour ceux qui n’ont pas pu suivre la totalité des 9es JSIC en raison des sessions parallèles. Il y apparaît que l’obtention d’un bénéfice clinique dans les différents cancers nécessite des stratégies cancer-spécifiques, ce qui oriente les recherches vers l’utilisation de nouvelles combinaisons d’ICI permettant de faire sauter ou de contourner les barrières de la résistance liées au microenvironnement tumoral.

Mise au point

Mots clés
  • anticorps bispécifiques
  • CAR T cells
  • combinaisons
  • hémopathies malignes
  • immunothérapie
  • inhibiteurs de checkpoint immunitaire
  • tumeurs solides

Indications et place des immunothérapies dans la stratégie thérapeutique des cancers en 2024

Nicolas BOISSEL, Antoine F CARPENTIER, Brigitte DRENO, Jérôme FAYETTE, Laurent GREILLIER, Marine GROSS-GOUPIL, Roch HOUOT, Alexandra LEARY, Philippe MOREAU, Jean-Yves PIERGA, Julien TAIEB

Résumé:

L’immunothérapie continue de transformer la prise en charge des cancers digestifs, gynécologiques, thoraciques et hématologiques. Dans les cancers colorectaux MSI métastatiques, la combinaison nivolumab ipilimumab pourrait s’imposer comme un nouveau standard, ayant montré récemment sa supériorité par rapport à la simple immunothérapie. Des études en néoadjuvant confirment aussi son efficacité dans les tumeurs localisées …

Rev Immun Cancer 2025 ; 9 (1) : 4-39.
Lire la suite

L’immunothérapie continue de transformer la prise en charge des cancers digestifs, gynécologiques, thoraciques et hématologiques. Dans les cancers colorectaux MSI métastatiques, la combinaison nivolumab ipilimumab pourrait s’imposer comme un nouveau standard, ayant montré récemment sa supériorité par rapport à la simple immunothérapie. Des études en néoadjuvant confirment aussi son efficacité dans les tumeurs localisées, soulevant un certain nombre de questions. Pour les cancers gastriques, le choix du traitement repose désormais sur les scores PD-L1 et HER2. Dans les cancers gynécologiques, l’immunothérapie remonte les lignes dans les cancers du col de l’utérus, et est disponible en accès précoce pour les cancers MSI et MSS, en 1re ligne métastatique dans l’endomètre. En onco-sénologie, le pembrolizumab confirme son intérêt en néoadjuvant dans les cancers du sein triple négatifs. En oncodermatologie, les stratégies néoadjuvantes remplacent progressivement l’adjuvant dans le mélanome de stade III. L’immunothérapie progresse également dans les cancers ORL et pulmonaires, avec des avancées en néoadjuvant et péri-opératoire. En oncohématologie, les CAR T-cells et anticorps bispécifiques modifient profondément le traitement des lymphomes et myélomes, tandis que le blinatumomab s’impose en consolidation dans la leucémie lymphoblastique aiguë. Enfin, le durvalumab devient un nouveau standard en péri-opératoire pour le carcinome urothélial. Ces avancées redéfinissent les stratégies thérapeutiques et ouvrent la voie à une médecine de plus en plus personnalisée.

Dossier Thématique

Mots clés
  • biopsie liquide
  • cancer localisé
  • immunothérapie
  • réponse pathologique

L’immunothérapie néoadjuvante : regards croisés des oncologues et des pathologistes

Frédéric BIBEAU, François AUDENET, Norbert de BREK, Mélitine CLERC, Clélia COUTZAC, Elisa FUNCK-BRENTANO, Séverine GUIU, Alexandre HARLE, Racha MANSAR, Pauline MAROLLEAU, Chloé MOLIMARD, Franck MONNIEN, Philippe SAIAG, Virginie WESTEEL

Résumé:

Après le succès de l’immunothérapie reposant sur les inhibiteurs des verrous de l’immunité ou immune checkpoint inhibitors (ICI) dans les stades métastatiques, les essais et les stratégies thérapeutiques concernant les situations néoadjuvantes occupent aujourd’hui une place grandissante dans les tumeurs solides. Dans ce contexte, nous avons sollicité un panel d’oncologues et de chirurgiens …

Rev Immun Cancer 2025 ; 9 (1) : 40-63.
Lire la suite

Après le succès de l’immunothérapie reposant sur les inhibiteurs des verrous de l’immunité ou immune checkpoint inhibitors (ICI) dans les stades métastatiques, les essais et les stratégies thérapeutiques concernant les situations néoadjuvantes occupent aujourd’hui une place grandissante dans les tumeurs solides. Dans ce contexte, nous avons sollicité un panel d’oncologues et de chirurgiens, afin de recueillir leur vision de cette approche thérapeutique dans les cancers digestifs, du poumon, du sein, de la vessie et les mélanomes. Nous avons aussi laissé s’exprimer pathologistes et biologistes pour aborder l’évaluation de la réponse dans ces cancers localisés. Ainsi la réponse pathologique et l’ADN tumoral circulant ont été abordés, avec un regard croisé sur différentes localisations anatomiques. Au total, ce dossier a pour finalité d’apporter une synthèse sur la place des ICI dans les cancers localisés, et les changements de pratique potentiels et validés dans ce cadre, reposant notamment sur une intégration efficace de la réponse pathologique et de la biopsie liquide.

Cas Clinique

Mots clés
  • gliptines
  • immunothérapie
  • pemphigus bulleux
  • toxicité cutanée

Interaction médicamenteuse avec l’immunothérapie

Fabien MOINARD-BUTOT, Philippe BARTHÉLÉMY

Résumé:

Les toxicités cutanées sous immunothérapie sont fréquentes et peuvent parfois engager le pronostic vital. La pemphigoïde bulleuse est la maladie bulleuse auto-immune la plus fréquente pouvant être liée à plusieurs traitements notamment les anticorps anti-PD-1. En oncologie, les patients ont souvent de nombreuses comédications …

Rev Immun Cancer 2025 ; 9 (1) : 64-7.
Lire la suite

Les toxicités cutanées sous immunothérapie sont fréquentes et peuvent parfois engager le pronostic vital. La pemphigoïde bulleuse est la maladie bulleuse auto-immune la plus fréquente pouvant être liée à plusieurs traitements notamment les anticorps anti-PD-1. En oncologie, les patients ont souvent de nombreuses comédications, majorant ainsi le risque d’interactions médicamenteuses. Plusieurs de ces interactions ont été décrites avec les immunothérapies. Récemment, un cas de pemphigoïde bulleuse a été décrit chez un patient traité par anti-PD-1 et inhibiteurs de DPP4. Nous rapportons ici un nouveau cas de cette potentielle interaction.

Article Bref

Taux sériques des chaînes légères de neurofilaments (NfL): un biomarqueur précoce de la neurotoxicité associée aux thérapies par cellules CAR T

Marion LARUE, Sophie CAILLAT-ZUCMAN

Résumé:

JUSTIFICATIONS ET OBJECTIFS
Les thérapies par cellules CAR T anti-CD19 représentent une avancée thérapeutique majeure dans le traitement des lymphomes B réfractaires ou en rechute (1). Toutefois, leur utilisation est limitée par des toxicités immunitaires, notamment le syndrome de relargage cytokinique (CRS) et le syndrome de neurotoxicité associée aux cellules effectrices immunitaires (ICANS) (2). L’ICANS survient …

Rev Immun Cancer 2025 ; 9 (1) : 68-71.
Lire la suite

JUSTIFICATIONS ET OBJECTIFS
Les thérapies par cellules CAR T anti-CD19 représentent une avancée thérapeutique majeure dans le traitement des lymphomes B réfractaires ou en rechute (1). Toutefois, leur utilisation est limitée par des toxicités immunitaires, notamment le syndrome de relargage cytokinique (CRS) et le syndrome de neurotoxicité associée aux cellules effectrices immunitaires (ICANS) (2). L’ICANS survient chez 20 % à 70 % des patients et demeure une cause majeure de morbidité liée aux CAR T-cells, nécessitant des hospitalisations prolongées et une prise en charge adaptée (3). Les corticostéroïdes sont recommandés pour les ICANS cliniquement significatifs (grade ≥ 2), bien que leur utilisation puisse présenter des effets indésirables et altérer l’efficacité des CAR T-cells (3).

Article Bref

Y a-t-il une place pour l’immunothérapie adjuvante en cas de résidu tumoral après chimiothérapie néoadjuvante dans les cancers du sein localisés triple-négatifs ?

Olivier TRÉDAN

Résumé:

JUSTIFICATIFS ET OBJECTIFS
Il n’existe pas de consensus pour définir le traitement postopératoire du cancer du sein triple-négatif (CSTN) en fonction de maladie résiduelle après une chimiothérapie néoadjuvante simple. Les patientes avec une réponse complète histologique …

Rev Immun Cancer 2025 ; 9 (1) : 72-4.
Lire la suite

JUSTIFICATIFS ET OBJECTIFS
Il n’existe pas de consensus pour définir le traitement postopératoire du cancer du sein triple-négatif (CSTN) en fonction de maladie résiduelle après une chimiothérapie néoadjuvante simple. Les patientes avec une réponse complète histologique (RCB 0) ne nécessitent probablement pas de traitement postopératoire, étant donné leur excellente survie sans rechute. Lorsqu’il existe un reliquat tumoral modéré ou important (RCB-II et RCB-III), ce qui est associé à un risque élevé de rechute et de mortalité, les résultats de l’étude CREATE-X justifient l’utilisation de la capécitabine, pour 8 cycles postopératoires (il existe un bénéfice en survie dans cette étude) (1).

Œil de l’interne

Mots clés
  • immunité antitumorale
  • macrophages
  • marqueurs
  • micro-environnement tumoral
  • monocytes

Changement de paradigme quant au rôle des macrophages dans l’immunité antitumorale

Marie ROBERT, Audrey PAOLETTI

Résumé:

Le rôle joué par les macrophages dans la réponse antitumorale a longtemps été analysé à travers la dichotomie entre macrophages de type M1 et macrophages de type M2. En effet, les M1, à phénotype pro-inflammatoire, étaient associés à une activité antitumorale, tandis que les M2, de nature anti-inflammatoire, favorisaient la croissance tumorale par la sécrétion de molécules immunosuppressives. Toutefois, les résultats décevants …

Rev Immun Cancer 2025 ; 9 (1) : 75-80.
Lire la suite

Le rôle joué par les macrophages dans la réponse antitumorale a longtemps été analysé à travers la dichotomie entre macrophages de type M1 et macrophages de type M2. En effet, les M1, à phénotype pro-inflammatoire, étaient associés à une activité antitumorale, tandis que les M2, de nature anti-inflammatoire, favorisaient la croissance tumorale par la sécrétion de molécules immunosuppressives. Toutefois, les résultats décevants de nombreux essais thérapeutiques visant ces cellules myéloïdes ont remis en question cette classification binaire. En se concentrant spécifiquement sur les cellules monocytaires et macrophagiques CD206+, partie intégrante des M2, les auteurs ont développé un modèle murin de mélanome permettant de suivre et de dépléter ces cellules. Grâce à ce modèle unique, les auteurs ont démontré que les cellules monocytaires et macrophagiques CD206+ faisaient partie intégrante d’un axe antitumoral incluant aussi les cellules NK, les cellules dendritiques conventionnelles cDC1 et les lymphocytes T CD8. Ces observations ont ensuite été corroborées chez l’homme à l’aide de bases de données publiques. Toutefois, certaines limites de cette étude empêchent une généralisation des résultats à d’autres types tumoraux et seule une déplétion précoce des cellules monocytaires et macrophagiques CD206+ perturbait l’établissement de l’axe antitumoral préalablement cité. En conclusion, ces résultats illustrent de manière convaincante l’implication des cellules monocytaires et macrophagiques CD206+ dans l’immunité antitumorale. Néanmoins, ils nécessitent d’être confirmés dans d’autres contextes, pour divers types tumoraux et de manière formelle chez l’homme.