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Cancer du pancréas et mutation ATM : une réponse complète mais beaucoup de questions

Contexte

Devant l’augmentation de l’incidence des cancers du pancréas (CP), ainsi que la mortalité importante associée à ces tumeurs, il appareil nécessaire d’améliorer notre arsenal thérapeutique. En raison de l’échec des immunothérapies et de la plupart des thérapies ciblées dans ces tumeurs, seules les chimiothérapies conventionnelles sont utilisées à l’heure actuelle. Une voie pour améliorer ce pronostic serait de cibler les mécanismes de réparation de l’ADN, notamment ceux de la recombinaison homologue. Les acteurs principaux de cette voie, notamment les protéines BRCA1/2 et ATM (Ataxia telangiectasia mutated), sont altérés dans un nombre restreint mais significatif de CP. Des études suggèrent que à l’instar de BRCA1/2, les mutations du gène ATM conféreraient une plus grande sensibilité tumorale aux sels de platine ainsi qu’aux inhibiteurs de poly (ADP-ribose) polymérase (PARP). De plus, des données récentes suggèrent que ces molécules pourraient induire une mort cellulaire immunogénique et que la combinaison inhibiteurs de PARP et immunothérapie serait synergique.

Objectif

Nous présentons ici le cas d’une patiente atteinte d’un CP métastatique d’emblée au niveau hépatique, traitée par chimiothérapie de type FOLFIRINOX (5-fluorouracile, oxaliplatine et irinotecan). Cette patiente a présenté une réponse complète à la chimiothérapie après 14 mois de traitement et aujourd’hui la patiente reste en réponse complète après 2 ans de pause thérapeutique. En raison d’un antécédent de cancer du sein des analyses constitutionnelles ont été réalisées et ont mis en évidence une mutation d’ATM.

Conclusion

Cet exemple montre la nécessité de mieux caractériser les anomalies génomiques des CP, afin de définir les facteurs prédictifs de réponse aux différents traitements. La médecine de précision, utilisée dans d’autres tumeurs sera prochainement applicable au CP.