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Toxicités multiples : marqueur de tolérance et d’efficacité des anti-PD-1

Une proportion non négligeable de patients traités par immunothérapie est amenée à développer des toxicités multiples et successives. Il est ici décrit le cas d’un patient atteint d’un adénocarcinome pulmonaire, traité par immunothérapie après une récidive ganglionnaire. Un traitement par corticothérapie a été nécessaire devant un tableau d’arthrite diffuse 5 mois après l’initiation du traitement par nivolumab. La majoration de la taille des adénopathies a ensuite nécessité une radiothérapie stéréotaxique, puis une cytolyse hépatique fluctuante et une cholestase ictérique inexpliquée sont apparues 6 mois plus tard avec une biopsie hépatique en faveur d’une stéatopathie d’origine non éthylique. La rémission métabolique complète du patient a permis l’arrêt du nivolumab par la suite. Cependant, le patient a développé des myalgies et des paresthésies des extrémités avec un diagnostic de myosite prouvé par la biopsie musculaire et de neuropathie axonale sur l’électromyogramme. Nous faisons également le point sur une étude réalisée à partir de la base de pharmacovigilance REISAMIC sur une population traitée par immunothérapie et présentant de multiples toxicités, qui semble indiquer que les multi-toxicités pourraient être un marqueur simple de tolérance et d’efficacité des anti-PD-1.

Toxicité rénale des inhibiteurs des points de contrôle immunitaire : à propos d’un cas de cancer bronchique non à petites cellules sous nivolumab

Les inhibiteurs des points de contrôle immunitaire (ICI), en particulier les anti-PD-1/PD-L1, ont considéra­blement amélioré le pronostic des patients atteints de cancers, dont les cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC). Du fait de leur mécanisme d’ action, ils exposent à des toxicités spécifiques, immune médiées. Environ 10 % de ces toxicités, toutes confondues, sont de grade 3 ou 4. Les toxicités les plus fréquemment décrites sont : les éruptions cutanées, les dysthyroïdies, les hépatites, les colites et les pneu­mopathies. D’autres sont plus rares, comme les atteintes rénales. Nous décrivons ici un tableau d’insuffi­sance rénale aiguë sous ICI. Il s’agit d’une patiente de 74 ans traitée par nivolumab en 2ligne de traitement pour un adénocarcinome bronchique localement avancé, non irradiable, après une première ligne de chi­miothérapie à base de sels de platine et de pemetrexed. À trois mois du début du nivolumab, la fonction rénale s’est rapidement dégradée en quelques jours. L’ionogramme urinaire montrait une protéinurie mo­dérée, tubulaire. Le bilan auto-immun et la recherche de schizocyte étaient négatifs. La ponction biopsie rénale a mis en évidence une néphrite tubulo-interstitielle avec infiltration inflammatoire mononuclée avec éosinophiles et lésions tubulaires compatible avec une origine immune. L’évolution a été progressivement favorable sous corticoïdes, sans retour à la fonction rénale initiale. Cependant, une ré-aggravation de la fonction rénale à la décroissance des corticoïdes a nécessité la reprise de fortes doses. À six mois de l ‘arrêt du nivolumab, la réponse tumorale partielle obtenue était maintenue.