Fragments d’anticorps à usage thérapeutique : petits mais efficaces…
Depuis leur découverte en 1975, le développement des anticorps monoclonaux à usage thérapeutique a conduit à l’émergence d’un champ désormais mature d’une nouvelle classe de molécules utilisées dans de très nombreux domaines thérapeutiques. Plus de 70 anticorps monoclonaux ont dorénavant des autorisations de mise sur le marché dans de nombreux pays, en particulier en Europe et aux États-Unis. À une première génération d’anticorps obtenus au cours des années 80-90 grâce aux efforts conjoints de chercheurs du monde académique et des firmes de biotechnologie pionnières dans le domaine, a succédé une seconde génération de nouveaux formats ayant pour objectifs de résoudre différents problèmes rencontrés avec cette première génération, notamment dans le domaine de l’oncologie: anticorps conjugués à des drogues, anticorps conjugués à des radionucléides, anticorps bispécifiques… Bien que les efforts de recherche pour la mise au point de cette seconde génération aient en fait débuté très précocement dans l’histoire des anticorps monoclonaux, il a fallu attendre ces dix dernières années pour que ces nouveaux formats démontrent tout leur intérêt à être utilisés en clinique. Une partie désormais non négligeable de ces nouveaux formats repose sur l’utilisation de fragments d’anticorps plutôt que d’anticorps entiers. Cet article présente donc une petite histoire de ces fragments, de leur ingénierie et de leur utilisation actuelle.