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L’immunogénicité de la chimiothérapie : un concept uniquement préclinique ?

L’efficacité de la chimiothérapie est associée à sa capacité à éliminer directement les cellules tumorales. Il a toutefois été suggéré dans de nombreux modèles précliniques que la modulation du système immunitaire de l ‘hôte par la chimiothérapie était un facteur déterminant pour obtenir un effet anticancéreux des chimio­thérapies in vivo. Il a en effet été montré que certaines chimiothérapies avaient une capacité particulière à activer le système immunitaire. Ces chimiothérapies dites immunogènes peuvent induire des réponses anti­-tumorales dont le succès dépend de l’intégrité du système immunitaire. Par ailleurs, l ‘association de ces chimiothérapies avec des inhibiteurs des points de contrôle immunitaires aboutit à des effets anti-tumoraux synergiques. Quelle est la pertinence clinique de ces observations chez l’homme ? S’il est maintenant admis que pour certains types de cancers, la qualité de l’infiltrat immunitaire est très fortement associée au pronostic clinique, des études complémentaires sont requises pour pleinement transférer le concept de chimiothérapie immunogène dans la pratique clinique quotidienne. Dans cette revue, nous discuterons plus spécifiquement les questions suivantes : Quels sont les mécanismes moléculaires responsables de l’immu­nogénicité de la chimiothérapie chez l’homme ? Quelles  sont  les  études  cliniques  suggérant  l’importance de la réponse immunitaire dans l’efficacité thérapeutique des traitements anticancéreux ? Comment amé­liorer les stratégies thérapeutiques combinant chimiothérapie et immunomodulation ?

Brefs en hématologie

Soixante ans après la première greffe allogénique de moelle osseuse, l’actualité en onco-hématologie est maintenant celle du daratumumab (anticorps monoclonal anti CD38 ciblant les plasmocytes), des inhibiteurs du point de contrôle (checkpoint) immunitaire (dont les anti-PD1 et leur efficacité dans le lymphome de Hodgkin), et des CAR T cells (lymphocytes T avec un récepteur à l’antigène chimérique, prouesse technique initialement testée dans la leucémie aiguë lymphoblastique et désormais dans de nombreuses autres indications hématologiques dont le lymphome B diffus à grandes cellules). Ces nouveaux acteurs qui ont enrichi l’hématologie en 2016 sont bien la preuve que le secteur de l’immuno-hématologie est en pleine croissance.