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Actualités 2024 sur les anticorps bispécifiques dans les lymphomes B et le myélome multiple

La révolution de l’immunothérapie est en marche dans les hémopathies lymphoïdes. Tandis que l’immunothérapie cellulaire autologue (cellules à récepteur T chimérique, CAR T-cell) a provoqué un changement majeur dans la prise en charge des hémopathies lymphoïdes B malignes (myélome, lymphome B agressif, lymphome folliculaire, lymphome à cellules du manteau), les anticorps bispécifiques (AcBs) viennent compléter l’arsenal thérapeutique voire remplacer certaines de leurs indications. Il s’agit d’anticorps qui reconnaissent deux épitopes antigéniques différents, d’un côté spécifiquement le CD3, exprimé à la surface des lymphocytes T, et de l’autre un antigène de surface des cellules tumorales, les plasmocytes dans le myélome. Ils permettent ainsi de rapprocher l’effecteur et sa cible, ce qui déclenche l’activation des lymphocytes T et la lyse des cellules tumorales.

CAR-T cells en hématologie : la remontée des lignes

L’immunothérapie en oncohématologie avec notamment les CAR-T cells a profondément amélioré la survie des patients qui sont en rechute après de nombreuses lignes de traitement. Avec une toxicité largement acceptable pour la majorité des patients, les CAR-T cells montrent des résultats exceptionnels tant en termes de réponses que de survies dans les hémopathies B et le myélome. Cependant, ces CAR-T cells ne permettent pas aujourd’hui de guérir tous les patients avec une perte d’efficacité au fur et à mesure des mois suivant leur injection. Plusieurs pistes d’amélioration sont en cours d’évaluation pour optimiser leur utilisation à venir. L’avenir des CAR-T cells en oncohématologie est bien assuré ; tant mieux pour nos patients.

Tour d’horizon de l’utilisation des CAR T-cells dans les hémopathies malignes : leucémies aiguës, lymphomes & myélomes

En quelques années, le traitement par lymphocytes T armés d’un récepteur antigénique chimérique (CAR) a connu un succès grandissant. Les cellules CAR sont des lymphocytes T qui reconnaissent et éliminent spécifiquement les cellules tumorales, indépendamment du complexe majeur d’histocompatibilité. Grâce aux progrès techniques et scientifiques, cette thérapie cellulaire par transfert adoptif de cellules T génétiquement modifiées a pu se développer, et deux thérapies CAR anti-CD19 ont reçu une approbation dans le traitement des leucémies et des lymphomes en rechute ou réfractaires. Les niveaux de réponses et les rémissions persistantes observés sont à la hauteur de l’enthousiasme généré. Actuellement indiqués après au moins deux lignes de traitement, les résultats observés laissent penser qu’une utilisation des cellules CAR en 1re rechute serait possible dans un futur proche. De nombreux essais cliniques sont actuellement en cours, évaluant l’efficacité de CAR dirigés contre différentes cibles antigéniques exprimées par les cellules tumorales. Cependant, le développement de ces thérapies reste confronté à un certain nombre de challenges liés à la production, à l’efficacité et aux toxicités graves (syndrome de relargage de cytokines, neurotoxicités) engendrées par ce traitement.
Cette revue a tout d’abord pour but de réaliser un état des lieux des données cliniques actuelles dans les différentes indications hématologiques : leucémies aiguës, lymphomes et myélomes. Les pistes d’optimisation en termes d’efficacité et de gestion des toxicités, ainsi que les futures directions des années à venir seront également discutées

Brefs en hématologie

Soixante ans après la première greffe allogénique de moelle osseuse, l’actualité en onco-hématologie est maintenant celle du daratumumab (anticorps monoclonal anti CD38 ciblant les plasmocytes), des inhibiteurs du point de contrôle (checkpoint) immunitaire (dont les anti-PD1 et leur efficacité dans le lymphome de Hodgkin), et des CAR T cells (lymphocytes T avec un récepteur à l’antigène chimérique, prouesse technique initialement testée dans la leucémie aiguë lymphoblastique et désormais dans de nombreuses autres indications hématologiques dont le lymphome B diffus à grandes cellules). Ces nouveaux acteurs qui ont enrichi l’hématologie en 2016 sont bien la preuve que le secteur de l’immuno-hématologie est en pleine croissance.