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Défis liés à l’utilisation de l’immunothérapie dans des populations particulières : patients à l’état général altéré, patients âgés et personnes vivant avec le VIH

L’efficacité des inhibiteurs de points de contrôle immunitaire (ICI) a été démontrée dans de nombreux essais randomisés avec un bénéfice significatif en survie globale dans un grand nombre de cancers. Quoi qu’il en soit, la plupart de ces essais ont exclu les populations dites particulières, notamment les patients avec un état général altéré (performance status (PS) ≥ 2) ou porteurs d’une infection virale chronique comme le VIH. Malgré l’absence de limite d’âge, la proportion de patients âgés voire très âgés dans ces essais était restreinte. Cette mise au point a pour objectif de présenter les données disponibles concernant l’immunothérapie dans ces populations. Il apparaît qu’une partie de ces patients est capable de développer une réponse immunitaire antitumorale efficace après administration d’un anti-PD-1 ou PD-L1 avec un impact majeur sur la survie et la qualité de vie et ce, malgré un âge avancé, un PS ≥ 2 ou une sérologie HIV positive. Il ne semble pas y avoir de signal de surtoxicité de l’immunothérapie dans ces populations. L’enjeu majeur consiste à identifier des marqueurs fi ables capables de prédire qui va tirer bénéfice de l’immunothérapie. Des études dédiées à ces populations particulières sont absolument nécessaires pour tirer des conclusions définitives. Plusieurs essais thérapeutiques sur ces thématiques sont en cours de recrutement. Nous disposerons des premiers résultats dans quelques mois.

PACIFIC : analyse intermédiaire, données de PFS

Contexte
Le pronostic des cancers du poumon non à petites cellules (CBNPC) localement avancé (stade III) non accessibles à la chirurgie est mauvais. Le traitement standard actuel repose sur une radio-chimiothérapie (RT-CT). Le Durvalumab, anticorps anti-PD1, a montré des résultats encourageants en phase précoce. Les résultats d’analyse intermédiaire de l’étude PACIFIC ont été présentés à l’ESMO (European Society for Medical Oncoly) en 2017 puis publiés dans le NEJM (New England Journal of Medicine) (novembre 2017).

Méthodologie
Etude de phase III, en double aveugle internationale multicentrique contre placebo. Randomisation de (2 : 1) de 713 patients en bon état général, atteints d’un CBNPC localement avancé non opérable, non évolutifs ou en réponse objective après une RT-CT concomitante 473 dans le bras durvalumab administré tous les 15 jours, à 10mg/kg pendant 12 mois et 236 dans le bras placebo. Le critère principal de jugement était mixte, avec revue centralisée : survie sans progression (PFS, analyse intermédiaire planifiée) et survie globale (OS).

Résultats
La SSP médiane était de 16,8 mois (95 % IC 13,0 – 18,1) dans le groupe durvalumab versus 5,6 mois (95 % 4,5 – 7,8) dans le groupe placebo, soit un risque relatif de 0,52 (IC 95% : 0,42-0,65) p < 0,0001. Le profil de toxicité était comparable à celui connu des immunothérapies, sans élément nouveau majeur. Conclusion
Amélioration significative de la PFS en faveur du durvalumab avec diminution du risque de progression de 48 %, dans cette indication sur la base de ces données d’analyse intermédiaire, sans sur-risque toxique. Attente des résultats d’OS.