Toxicités neurologiques des inhibiteurs de checkpoints immunitaires
Les inhibiteurs de checkpoints immunitaires s’accompagnent d’une toxicité neurologique grave dans moins de 5 % des cas. Il s’agit dans la plupart des cas de manifestations subaiguës survenant avant les 6 premiers mois de traitement. Si les myosites, les neuropathies périphériques, et les encéphalites prédominent, tout le névraxe peut être atteint, y compris les méninges, le tronc cérébral, la moelle spinale et la jonction neuromusculaire. Les myosites sont la neurotoxicité la plus fréquente et, malgré leur corticosensibilité, elles peuvent mettre en péril le pronostic vital en cas d’atteinte du myocarde (25 % des cas). Les neuropathies démyélinisantes immuno-induites présentent un tableau de pseudo-syndrome de Guillain-Barré qui répond
généralement favorablement aux corticoïdes et aux immunoglobulines intraveineuses. Les neurotoxicités centrales sont dominées par les encéphalites immuno-induites, de présentation et de gravité variable, dont un sous-groupe présente des caractéristiques similaires aux encéphalites paranéoplasiques, notamment par la fréquente positivité des anticorps antineuronaux et leur caractère fréquemment réfractaire aux traitements. Le diagnostic repose sur une présentation clinique, biologique et/ou radiologique évocatrice, une fenêtre temporelle compatible, éventuellement la mise en évidence d’auto-anticorps antineuronaux et l’exclusion des diagnostics différentiels. La prise en charge des neurotoxicités immuno-induites est mal codifiée, et doit être adaptée en fonction de la forme clinique et de la sévérité. Elle repose en premier lieu sur l’arrêt immédiat de l’immunothérapie et la mise en place d’une corticothérapie. Des immunosuppresseurs sont nécessaires dans les formes sévères ou cortico-résistantes. L’amélioration des connaissances sur les mécanismes immunologiques qui les sous-tendent est nécessaire pour pouvoir améliorer la prise en charge de ces toxicités.