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Cancer gastrique métastatique : vers une médecine de plus en plus personnalisée

La prise en charge du cancer gastrique métastatique reste un défi thérapeutique, en raison d’un pronostic sombre (survie médiane < 12 mois) et d’une présentation souvent tardive de la maladie. L’arrivée de l’immunothérapie a récemment modifié la stratégie de première ligne pour les patients PD-L1 positifs et HER2 négatifs. Plusieurs essais de phase III ont montré un bénéfice de survie globale avec l’ajout d’un anti-PD-1 à la chimiothérapie dans cette population, notamment pour les patients avec CPS ou TAP positifs. La claudine 18.2 est surexprimée dans environ 35 à 40 % des adénocarcinomes gastriques. En 2023, deux essais de phase III ont démontré le bénéfice de l’ajout du zolbétuximab, un inhibiteur ciblant cette protéine, à une chimiothérapie standard en première ligne chez les patients HER2 négatifs surexprimant la claudine 18.2. Nous présentons ici le cas d’un patient atteint d’un adénocarcinome gastrique métastatique, PD-L1 fortement exprimé (CPS = 54), HER2 négatif, MSS, sans surexpression de la claudine 18.2, traité par FOLFOX et nivolumab. Ce cas illustre l’intérêt croissant d’une approche personnalisée guidée par les biomarqueurs, et la place désormais incontournable de l’immunothérapie dans l’algorithme de traitement des cancers gastriques. Si les bénéfices de l’immunothérapie en première ligne sont désormais bien établis chez les patients sélectionnés, son rôle en stratégie péri-opératoire ou en association avec la claudine_ 18.2 reste à définir. Des essais cliniques spécifiques seront nécessaires pour répondre à ces questions et affiner la médecine de précision dans le cancer gastrique.

Hétérogénéité et impact en cancérologie des checkpoints immuns solubles

La généralisation des immunothérapies dans le traitement des cancers ces dernières années a permis de relancer l’engouement des cliniciens et chercheurs sur le rôle du système immunitaire dans la défense antitumorale, notamment dans la recherche de biomarqueurs immuns pronostics ou prédictifs de réponse. L’analyse de checkpoints immuns solubles permet d’une part une meilleure stratification des patients, avec à terme l’idée d’améliorer la prise en charge des patients, et d’autre part améliore les connaissances sur la place des différents acteurs immuns dans la lutte antitumorale. Cependant, l’analyse des checkpoints immuns solubles montre une grande hétérogénéité des mécanismes de production ainsi que des formes solubles, libres ou associées à des vésicules extracellulaires. Ces variations pouvant avoir des conséquences différentes sur les acteurs impliqués, il est nécessaire d’approfondir la caractérisation des checkpoints solubles dès qu’ils semblent présenter un intérêt particulier dans une pathologie donnée.

Immunothérapie dans le traitement du CBNPC : quels changements de paradigmes dans les stades précoces et localement avancés ?

Malgré un traitement multimodal agressif, associant radiothérapie, chimiothérapie et parfois chirurgie, le pronostic des cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC) de stades localement avancés reste sombre, avec une survie à 5 ans ne dépassant pas 25 %. Contrairement au CBNPC métastatique qui a bénéficié au cours des 15 dernières années de l’avènement des thérapies ciblées puis de l’immunothérapie anti-tumorale, aucune avancée thérapeutique significative n’avait été faite dans ce stade au cours de ces dernières décennies.

Cette revue a pour but : i) de regrouper les données précliniques en faveur d’une synergie d’action entre la radiothérapie et l’immunothérapie ; ii) de discuter les résultats de l’essai PACIFIC ayant évalué le durvalumab, un inhibiteur de PD-L1 en traitement de consolidation après radio-chimiothérapie dans le CBNPC de stade III ; iii) de rapporter les premières données cliniques en faveur de l’utilisation de l’immunothérapie en situation péri-opératoire (néo-adjuvant ou adjuvant) et discuter les perspectives dans ce contexte.