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Immunothérapies innovantes dans le lymphome de Hodgkin réfractaire/en rechute (rrLH)

Le lymphome de Hodgkin classique est l’hémopathie maligne dont les chances de guérison sont parmi les meilleures en oncohématologie. Dans les situations d’échecs primaires, notamment pour les patients réfractaires aux traitements de première ligne, l’obtention d’une réponse complète est parfois permise grâce à l’immunothérapie. Cependant, ces traitements ne sont pas dénués de toxicité, et l’objectif d’obtenir une réponse complète durable n’est pas atteint pour la majorité des patients traités même si on constate chez la plupart d’entre eux un bénéfice clinique significatif. Nous rapportons le cas d’un patient traité par trois lignes d’immunothérapie après échec de la chimiothérapie conventionnelle. Un traitement par anti-PD-1 (pembrolizumab) puis par un antibody drug conjugate (ADC) anti-CD25 (camidanlumab tesirine) ont permis d’obtenir successivement une réponse métabolique complète. Actuellement, ce patient est toujours traité par camidanlumab tesirine permettant de maintenir une réponse complète depuis 11 mois. Cependant, ce dernier a présenté une toxicité cutanée imputable à l’anti-CD25 dont la dose a dû être adaptée.

Rechallenge par inhibiteurs de checkpoint après toxicités immuno-médiées

Les immunothérapies, et notamment les inhibiteurs des points de contrôle immunitaire, dont font partie les anti-PD-1 et anti-PD-L1, continuent d’apporter des preuves d’efficacité dans le traitement des cancers. Du fait de leur mécanisme d’action, elles exposent cependant les patients à des toxicités spécifiques immuno-médiées dans différents organes. Les plus fréquentes sont les éruptions cutanées, les pneumopathies et les colites. Il est décrit ici le cas d’un patient atteint d’un lymphome de Hodgkin, traité par anti-PD-1 et présentant une toxicité pulmonaire de grade 3 corticosensible. La résolution rapide et quasi-totale de la pneumopathie interstitielle a permis le rechallenge par anti-PD-1, jusqu’à une récidive de la toxicité immuno-médiée 6 mois plus tard. L’anti-PD-1 a alors été arrêté définitivement et le patient est aujourd’hui encore en réponse complète persistante.

Lymphome de Hodgkin réfractaire et multi-traité : un nouveau scénario grâce à l’immunothérapie !

Le lymphome de Hodgkin (LH) classique est une hémopathie maligne curable dans 80 % des formes avancées et 90 % des formes localisées. Cependant, jusqu’à ces dernières années, certaines situations cliniques restaient dépourvues de stratégies thérapeutiques efficaces. Ces situations correspondent aux patients réfractaires en première ligne, aux rechutes post-autogreffe/post-allogreffe et aux patients multi-rechuteurs non éligibles à une greffe. Alors que la survie de ces patients restait limitée à court terme, de nouvelles drogues (brentuximab vedotin (Bv), inhibiteur anti-PD-1), ont enrichi l’arsenal thérapeutique en proposant des solutions dont le rapport bénéfice/risque est favorable, et ont ainsi permis de redéfinir l’histoire clinique de ces patients. Le cas clinique rapporté ici est celui d’un patient présentant un LH classique réfractaire en première ligne mis en réponse grâce au Bv (en 3ème ligne) puis autogreffé. Il a rechuté par la suite en post-greffe en obtenant une réponse métabolique complète sous anti-PD-1 en monothérapie, optimisée dans un second temps par l’adjonction de Bv. Dans le LH, l’immunothérapie (anti-PD-1) apporte des solutions thérapeutiques efficaces, mais la place précise en monothérapie ou en combinaison reste à définir précisément. Dans cet objectif, de nombreux essais cliniques sont pour cela en cours dans le monde, en définissant de nouvelles perspectives basées sur les anti-PD-1 (Tableau 1). Parmi ces perspectives, la combinaison d’un traitement ciblant la cellule tumorale (ex : Bv) à celui ciblant le micro-environnement tumoral (ex : anti-PD-1) semble très prometteuse.

Brefs en hématologie

Soixante ans après la première greffe allogénique de moelle osseuse, l’actualité en onco-hématologie est maintenant celle du daratumumab (anticorps monoclonal anti CD38 ciblant les plasmocytes), des inhibiteurs du point de contrôle (checkpoint) immunitaire (dont les anti-PD1 et leur efficacité dans le lymphome de Hodgkin), et des CAR T cells (lymphocytes T avec un récepteur à l’antigène chimérique, prouesse technique initialement testée dans la leucémie aiguë lymphoblastique et désormais dans de nombreuses autres indications hématologiques dont le lymphome B diffus à grandes cellules). Ces nouveaux acteurs qui ont enrichi l’hématologie en 2016 sont bien la preuve que le secteur de l’immuno-hématologie est en pleine croissance.